Faire voile vers le Berceau de la Vie

Faire route vers l'auberge indiquée par le contre-maître, l'Écuyer du Roi, ne fut pas une tâche aussi aisée que prévu. D'abord, il fallut presque longer les murs et rester discret car dans la ville-basse, il semblait bien que Lucyon, qui ne semblait pas vouloir lacher sa proie et vouloir à tout prix ramener sa maîtresse dans le domaine, avait déployé une armada entière de gardes mercenaires qui sillonnaient chaque ruelle pour retrouver Vesta - Masath.

Au moins, devait-il être soulagé car il semblait bien que la tavernière mal-lunée et ses disciples avaient abandonné l'idée de mettre la main sur ce voleur qui était parti sans payer. Mais une chose était certaine, Vesta - Masath était interdit(e) d'entrée au Cerf ...

De plus, outre ces déconvenues, Risvall avait bien changé depuis l'apparition des portails. La capitale de Neton n'était plus ce qu'elle était autrefois, et sa population n'avait vraiment plus rien d'innocent ... C'était à croire que la ville toute entière s'était laissé envahir par la gangrène que représentait déjà à l'époque les voleurs et bandits. Le paysage avait lui-aussi bien changé. Où étaient passées ces nombreuses boutiques qui donnaient une telle renommée à l'île de Neton ? Où étaient ces braves gens pleins de bonne humeur et d'empathie ? Où était cette ambiance si particulière et si insouciante ?
Maintenant, les rues étaient sombres, sales et gorgées de détritus, sentant des effluves de pisse, de vomi et de bière. Les boutiques avaient fermé leurs portes, barricadé leurs murs et n'avaient guère fière allure avec leurs vitrines brisées. Là où se tenait l'échoppe de fruits et légumes, maintenant, c'était un repaire d'ivrognes. Là où se tenait la meilleure forge de Neton, se tenait un bâtiment en ruine, aux murs porteurs calcinés.
Cela faisait peine à voir.

Après s'être perdu quelques fois, et avoir sciemment fait quelques détours pour fuir une patrouille des hommes de Lucyon, enfin, l'enseigne de l'Écuyer du Roi était en vue. La bâtisse ne payait pas de mine avec ses murs délabrés mais du moment qu'il y avait tout le confort nécessaire ...

Il ne lâchais pas l'affaire le bougre ! Il devait être amoureux de moi enfin plutôt de mon fessier d'enfer soit dit en passant! Le voyage jusque là bas fut particulièrement pénible physiquement que les hommes de mains semblaient fouiller partout à ma recherche et ce fut aussi pénible mentalement de voir que tout avait à ce point changer dans mon quartier.

Comment cela avait pu merder à ce point ? Tout les endroit où j'allais étant ado avaient tous disparu. Mon cœur serrait de plus en plus alors que j'arrivais devant la forge, je me voyais encore gamin arriver avec une petite bourse et un grand sourire acheter ma première dague.

Même les gens semblaient avoir tous changer, moi qui espérais me redonner un peu de joie de vivre en venant ici, c'était bien foutu. Enfin j'avais en vu le bâtiment voulu, mais il fallait rester prudent ,juste en cas . C'était donc en restant vigilant que j'avais tenté de passer la porte de mon futur logis d'une semaine.

*Aller cette fois..c'est la bonne*

La porte de l'Écuyer du Roi grinça lorsque Vesta l'ouvrit. La luminosité de l'endroit était tamisée, cosy en quelque sorte, seulement éclairé par des bougies ci et là. Loin d'être lugubre pour autant, l'établissement avait une ambiance plutôt chaleureuse. Un feu de bois ronflait dans un âtre directement sur la droite en rentrant, diffusant une douce chaleur. Devant lui, quelques tables rectangulaires, et à l'arrière de la pièce, des escaliers montants vers un étage où étaient les chambres, pouvait-il supposer.
Sur sa droite, un comptoir où était accoudée une femme d'un certain âge, les cheveux argentés et les lèvres d'un rouge sang. De ses yeux froids, elle observait la nouvelle arrivante impassiblement.

Spoiler:

C'est un soupire de soulagement que je poussais en ouvrant la porte. Ça fessait tellement de bien, cette ambiance me donnais vraiment le sentiment d'être revenu à l'ancienne Neton en tout cas pour le moment.

J'avais pris un temps pour examiner cet endroit, un sourire naissant peu à peu sur les lèvres. Ici j'aurais peut être un peu de tranquillité et aller pouvoir réfléchir à tout ça à tête reposé. Lentement j’avançais vers la veille femme.

- Bonsoir, je voulais savoir si vous aviez une chambre de libre...pour la semaine et de quoi manger, je crève de faim. C'est très agréable chez vous, j'aime beaucoup. Ça me rappel un peu...là où j'habitais avant.

De manière très attendue, la bonne femme plissa ses yeux rieurs et offrit à la demoiselle un sourire très chaleureux.

- Bienvenue à l'Écuyer du Roi, ma toute belle ! Une semaine et les repas compris, donc ? Eh bien, eh bien ! Voilà une cliente de choix ! Très bien, si ta bourse suit, je n'y vois aucun inconvénient, et ce n'est pas la place qui manque ici. C'est un triste soir ...

La vieille dame s'étira, et contourna le comptoir dans un bruit de tintement de clés. D'un geste d'invitation, elle désigna les escaliers.

- Par ici, suivez-moi, je vais vous conduire à votre chambre.

Puis, ce faisant, elle donna à Vesta toutes les informations nécessaires sur l'établissement tout en le guidant à l'étage.

- Une pièce d'or par nuit, les trois repas compris. Vous réglerez la note quand vous nous quitterez. Les repas sont à prendre comme bon vous semble : soit dans votre chambre, soit dans la salle commune. Certains soirs, j'ai quelques clients qui viennent juste prendre un verre et jouer aux cartes, d'ordinaire, c'est assez tranquille. Libre à vous de vous mêler à eux ou non. Pour tous les services à côté, comme vous chauffer de l'eau pour le bain, reprise de couture, etc, ce sera en supplément, j'ajouterai ça à votre note. Évidemment, je suis toute seule à tenir cette auberge, alors je vous demande un peu de tolérance. Je ne suis plus toute jeune, et vous n'êtes pas ma seule cliente. Je ne serai donc pas aussi rapide qu'une demoiselle de vingt printemps. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez surtout pas.

Elles arrivèrent devant une porte, que l'aubergiste ouvrit après avoir sortit un énorme trousseau de clés, et après avoir fouillé parmi elles pour trouver la bonne qui déverrouillait la chambre.

- Et voici votre petit logis. Pas très grand, mais il y a tout le confort, je pense. Elle est accolée à la cheminée, alors la température ne sera pas trop fraîche pour la nuit. Mais si vous avez besoin d'une couverture supplémentaire, faites-le moi savoir.

Tout le minimum vital était présent. Une couche, une table et deux chaises, une coiffeuse avec miroir, une armoire, et un auvent cachant un coin de toilettes avec baquet vide.

- Est-ce à votre convenance, Dame .... ?

Enfin une personne qui souri vraiment ! Ça me réchauffait le cœur que j'étais pratiquent sur que mes yeux devaient être humide sur l'instant mais il fallait très vite se reprendre mon vieux ! Je lui avais donc répondu par un sourire tout autant chaleureux avant de m’approcher. J'avais effectivement constaté que la soirée ne semblait pas très folichon ,partout cet endroit semblait extraordinaire, totalement en contraction avec ce qui était devenu cette foutu ville.

Pendant toute la visite, j'avais des étoiles dans les yeux, c'était vraiment comme notre ancien repaire, j'en sautillé presque en la suivant, mon sourire s'élargissant, c'était si bon d'être ici,. Depuis mon retour en ces lieux c'était la première fois que je me sentais vraiment à ma place.

En voyant t la chambre ,j'avais du me retenir de sauté sur le lit comme un enfant et aussi de la prendre dans mes bras dans la perspective de la câliner, bon sang que j'étais émotif aujourd'hui... C'est avec un sourire plein de joie que je lui avait répondu.

-c''est...Je n'ai pas de mot pour décrire ça...ça me rappel là où je vivais dans ma jeunesse, je ne pouvais tomber sur mieux !

J'avais encore pris un temps pour contempler l'endroit avant de me retourner vers elle

- Si vous voulez...Je peux vous aidez au cour de la semaine ? Attention je ne demande pas ça pour une réduction ,ça c'est a vous de voir, je me débrouille bien en cuisine et pour le ménage... Mais en échange j'aimerais au moins..que vous ne parler à personne de ma venu ici, ça vous va ?

Après tout ,je n'avais pas grand chose d'autre à faire en attendant et puis cette vielle femme me semblait bien sympathique. Oui j'avais une certaine expérience dans tout ça, c'était de la bonne de la rose qui a chaque fois me faisait faire les corvées, me promettant un bisous à chaque fois et à chaque fois...Je me fessais avoir comme un bleu.

La tenancière haussa simplement les épaules dans un sourire mystérieux.

- Entendu, Lady Smith ! Mais ne vous inquiétez pas de trop pour les tâches de l'auberge, je n'en ai peut-être pas l'air, mais je n'ai que cinquante-six ans ! Je suis encore alerte ! Bon pied, bon œil, comme on dit. Et je tiens cette gargote seule de ma propre volonté. Si j'avais voulu m'ennuyer d'employés, eh bien, j'en aurais embauché ! Bien ! Si tout est votre convenance ... Je vous laisse prendre vos aises. Dois-je vous monter votre repas dans votre chambre ?

J'avais un sourire à ce surnom et ce sourire m'amusé beaucoup,elle me rappelait quelqu’un ,toujours la rose. je soupirais un instant, toute les femmes importante de ma vie avait disparue maintenant, il fallait s'y faire, j'étais belle et bien seul dans ce merdier

- C'est parfais et je veux bien oui, je vais en profiter pour me décrasser en attendant, je ne dois pas sortir très bon après la journée que j'ai eu...Merci beaucoup pour votre accueil en tout cas. Vous imaginez pas à quel point...vous me sauvez oh et en fait moi c'est...*soupire* Vestanette...Si on doit se côtoyer une semaine autant que vous sachiez mon prénom

Le sourire joyeux de l'aubergiste s'effaça aussitôt d'incompréhension. La donzelle réclamait de l'anonymat, et dès qu'elle lui avait donné un nom d'emprunt, elle avait changé d'avis ... La vieille soupira longuement, préférant finalement ignorer ce qu'elle venait d'entendre, et prit la décision de rester sur le Lady Smith. Elle ne voulait pas d'ennuis après tout.

- Parfait, je vous fais monter des seaux d'eau chaude pour votre bain. La pitance sera pour plus tard. Il doit me rester des steaks de sanglier au frais, je vous ferai ça aux légumes, vous m'en direz des nouvelles ! A tout à l'heure !

Les prochaines heures avaient été calmes ,reposante pour moi . Une fois le bain prêt, j'avais enlevé mes vêtement et m'examiner longuement dans le miroir. C'était clairement pas un rêve..j'étais bien une femme et pour le moment cela semblait...définitif en tout cas pour le moment

Une fois le repas servi, il n'avait pas mis longtemps a disparaître, j'avais le sentiment que ça faisait une éternité que je n'avais pas manger quelque chose d'aussi bon! Finalement, j'avais profité de ce moment par la fenêtre laissant mes pensées vagabonder dans le passé

Le ciel immensément noir était clair et parsemé d'étoiles scintillantes. L'air frais de la nuit fouettait le visage de Vesta qui, oreilles aux aguets, pouvaient encore entendre les déplacements rythmés et presque militaires des patrouilles lancées par Lucyon.

Ses pérégrinations nocturnes lui fit ressasser de tendres souvenirs de Neton, comme des plus mauvais. Puis, ce furent principalement des mauvais. Qui s'imposèrent, les uns après les autres. Rejetant toute tentative de Vesta de vouloir soulager à quelque chose de son passé de plus heureux.

Sa vision se troubla, des larmes apparurent dans ses yeux, avant d'apporter un voile sur le monde.


Vesta avait de nouveau cette sensation de flotter dans le vide du néant, plongé dans les ténèbres. Il se sentait si nu, si seul, si désemparé. De lointains murmures résonnaient à ses oreilles, seul indice de source de vie. D'abord échos incompréhensibles, ils devinrent de plus en plus sonores.

Trouve-le ... Trouve-le ... Trouve-le ... Trouve-le ... Trouve-le ... Trouve-le ... Trouve-le....

Les ténèbres s'épaissirent, tourbillonnantes, formant comme un vortex au centre duquel la même image lui était montrée. Cet homme aux cheveux noir de jais et au manteau de soie.

Quand Vesta rouvrit les yeux, il était allongé au sol, la fenêtre de la chambre était encore ouverte, mais toutes les bougies qu'il avait allumées étaient éteintes, comme si un courant d'air les avait toutes soufflées. Le message des Éternels ne pouvait être plus clair : il fallait qu'il retrouve cet homme, coûte que coûte.


Le reste du séjour de Vesta dans l'auberge de l'Écuyer du Roi s'était admirablement bien passé. Il avait eu une petite crainte quand des gardes de Lucyon avaient failli passer la porte de l'auberge pour venir interroger les clients, voir tout fouiller, mais jamais ils n'en firent quoi que ce soit. C'était une chance.

Alors que la dernière nuit s'achevait, Vesta n'avait pas réveillé la vieille tenancière : son bateau partait bien trop tôt. Il avait réglé sa note la veille au soir, pour plus de sécurité.
Confiant, il poussa la porte une dernière fois ... et fit route vers le port.

Tout le reste de la semaine ,je n'avais cessé de penser à cette vision ,il était clair que quelque chose voulait que je retrouve cet homme et le massage transmit par ce je ne sais quoi était particulièrement inquiétant.

Les démons allaient vraiment revenir? si c'était le cas j’espérais vraiment que les anciens héros seraient de retour sinon ça senté gravement le patté et puis si je n'étais pas du tout prêt à me battre, ce corps ne l'était pas...

Au moins le reste du séjour avait été vraiment agréable ,me permettant de penser à autre chose et me préparer au voyage qui m’étend.de plus l'autre m'avait plus ou moins laissé en paix ce qui avait été une bonne chose aussi.

Le moment venu ,j'avais laissé un mot de remerciement sur me comptoir avant de partir et m'enfoncer dans ce qui resté de la nuit pour une aventure qui je l'espérais,m'apporte des réponse à tout ça.

avec prudence ,juste en cas où le pot de colle avait encore envoyé des hommes en patrouille je m'étais rendu vers les quais. A cette heure il y avait heureusement pas encore grand monde dans les rues donc ça avait été assez bien. Je dois dire que je n'étais pas mécontent de pouvoir enfin quitter cette île maudite.

Une fois au quais je m'étais dirigeais vers le veille homme sortant mon billet, lui souriant.

-Bonjour, j'étais venu il y a une semaine, j'ai reversé un voyage vers Ylera au nom de Vestanette

Le contre-maître, très distrait et passablement épuisé d'une longue nuit de veille, ne regarda même pas Vesta - Masath, ni ne vérifia dans son registre. D'un coup d'épaule vers l'arrière, il désigna la digue, où un navire était tout prêt d'appareiller. Quelques personnes montaient déjà, en file indienne, le strapontin pour monter à bord.

La digue était un lieu de départ pour tous les vaisseaux qui quittaient Neton, mais c'était également le lieu de tous les entrepôts clandestins d'objets en tout genre, principalement des marchandises que les marchands avaient laissé choir sur place au lieu de les emmener avec eux dans leur périple, ou encore des marchandises estimées illégales et laissées là. Des caisses de bois, dont certaines commençaient à moisir ou à se recouvrir de mousse, des cordages, des barils de poudre, des tonneaux de liquide suspect, des barres de métal.

En marchand pour rejoindre la courte file de passagers, des bruits de pas accourant sur le port le fit se retourner.

- Elle est là !! Empêchez-la de monter à bord !! ordonnait Lucyon à une armée entière de gardes constituée des meilleures crapules qui soient.

Très vite, les hommes encerclèrent la digue, rendant impossible toute fuite vers la ville basse. Les passagers se précipitèrent pour monter à bord, tels des enfants n'ayant pas la conscience tranquille.

Je n'avais pas emmerder le pauvre bougre plus que ça, son travail semblait déjà assez fatiguant comme ça ! Ainsi donc se finissait Sur Neton, plus de regret qu'autre chose mais au moins cette veille dame m'avait permis de retrouver un peu de l'esprit de l'ancien Neton.

J'étais surpris du nombre de marchandise abandonnés en allant vers la fille d'attente, pourquoi autant de marchandises avaient été laissé sur le coté, certainement illégal d'ailleurs mais cela ne semblait pas être un soucis ici, mais je n'eu vraiment pas le temps d'y songer plus que ça.

- Elle est là !! Empêchez-la de monter à bord !! ordonnait Lucyon à une armée entière de gardes constituée des meilleures crapules qui soient.

Je lui avait alors lancé un regard consterné, je pouvais au moins lui admettre une chose, il était tenace le petit père.

- Mais tu vas me lâcher la grappe oui ou merde !?

C'est alors que je fonçais pour prendre place dans le bateau, cherchant plus à me faufiler à travers la foule comme un serpent que de jouer des muscles, avec ma carrure c'était peine perdu.

Lucyon envoya alors ses gardes à la poursuite de Masath. Maintenant qu'elle était monté à bord, il n'y avait plus la moindre échappatoire pour elle. Bousculant tout et tout le monde sur leur passage, ils grimpèrent le strapontin, non sans la désapprobation des passagers qui s'amassaient sur le pont.

L'homme, probablement le capitaine en second, qui vérifiait les billets de transport, un homme grand et imposant, se plaça en travers du chemin.

- De quel droit vous autorisez-vous à monter à bord sans y être invités, ni sans avoir payé ? tonna-t-il tout en croisant les bras sur sa poitrine.

L'homme de main de Masath joua également un peu des coudes pour arriver jusqu'au second et lui répondit assez sèchement.

- Cette femme qui vient de passer, elle doit nous accompagner jusqu'au palais. C'est urgent.
- Pas mes affaires, mon p'tit gars. Si la donzelle voulait pas t'suivre, c'est qu'il y a une raison. Maintenant, dégage de mon bâtiment.
- Comment osez-vous ?! Je suis Lucyon, le fidèle serviteur de Masath, le Détrousseur ! En son nom, laissez-moi arrêter cette femme !
- Et tu pourrais bien être le troufion du roi que je m'en curerais les oreilles.

S'ensuivit alors un duel de regard très intense, même s'il était évident pour tous ceux qui les observaient que c'était bel et bien le capitaine en second qui allait l'emporter. Torse nu et seulement vêtu d'une veste ouverte sans manche, il montrait aux yeux de tous une plastique et une musculature qui donnait tout sauf envie d'entrer en conflit avec lui. Quant à Lucyon, et bien, il donnait plutôt l'impression d'être une demi-portion, croisement entre une hermine et un furet. S'il fallait parier ...

Rouspétant, et crachant, Lucyon n'eut d'autre choix que de rebrousser chemin, non sans proférer quelques menaces, interdisant le navire, le capitaine et son équipage à remettre les pieds sur Neton, sous peine d'enfermement dans les anciennes geôles du palais.

Les passagers finirent d'embarquer, et le capitaine en second donna ses ordres pour appareiller. Tous savaient ce qu'il avait à faire.
Très vite, le second marcha d'un pas lourd une fois le bateau en mer, et alla vers Masath.

- Suis-moi. Le capitaine a à te parler, ordonna-t-il d'un coup de tête vers la cabine.

Il la guida jusqu'à l'entrée des appartements du capitaine, et cogna trois coups contre la porte. Une faible voix résonna à l'intérieur, et le second tourna la poignée et fit entrer Masath.

- La femme qui a nous a causé quelques désagréments, Capitaine. Interdits d'amarrer à Neton, désormais.

D'un geste, il poussa Masath en avant, d'une claque dans le dos, et referma derrière elle. Le capitaine et elle allaient avoir une grande conversation, c'était évident.
Regardant par la fenêtre large de sa cabine, il lui tournait le dos mais assurément, il avait la corpulence d'un homme. Vêtu de prime abord d'un manteau aux motifs colorés et brillants, il n'était pas simple de le discerner totalement, à cause du contre-jour et de ce soleil aveuglant qui se levait bel et bien à présent.

- Même pas deux minutes sur mon vaisseau que vous attirez déjà les ennuis, Mademoiselle. Ne croyez pas que par notre protection vous êtes à l'abri de remontrances. Nous n'amarrons que rarement à Risvall, et lorsque nous le faisons, c'est rarement par choix. Tel est le prix des nobles marchands, nous nous devons de gagner notre croûte avec toutes les îles et entités seigneuriales avec lesquelles nous pouvons collaborer. Et vous, très chère, vous venez de nous faire refuser d'un contrat particulièrement juteux pour notre entreprise. J'espère seulement que cela en valait la peine.

Avec lenteur, il se tourna alors vers Masath.

- Je suis Edwin de Réovald, Capitaine du Poisson Fringuant, et modeste marchand de textile. Comment se prénomme la jeune femme qui a désormais une dette envers moi, et mon équipage ? demanda-t-il dans un sourire.

Le capitaine de Réovald était un homme qu'on aurait pu imaginer beaucoup plus vieux, mais son visage juvénile ne lui donnait pas plus d'une trentaine d'années. Les cheveux très courts, et d'un noir de jais, il portait à son oreille un bijou sophistiqué, et sur son dos, un manteau de soie. L'homme de la vision de Vesta !

En arrivant à bon port, j'avais failli crier de victoire, mais en même temps, je m'étais pris au piège tout comme un grand et l'idée de sauter à l'eau ainsi ne me mettais pas particulièrement en joie, mais heureusement en tout cas pendant un bref instant, j'avais un allié.

Un molosse s'était mis en travers du chemin du sous fifre, un duel de caractère et de force s'étant mis en place, inutile de dire pour qui j'avais pris parti. Le dialogue avait duré un, pour ma part je m'étais planqué dans un coin ,regardant et encourageant silencieusement mon nouveau champion ! J'avais failli crier de victoire en voyant le toutou partir mais les choses ne semblaient pas vraiment s'arranger pour autant, rapidement le grand costaud m'avait fortement indiqué une direction à suivre.

- Mais...mais c'est pas de me faute s'il me colle !

Visiblement, j'avais été invité dans le quartier du capitaine, j’espérais que je n'allais pas encore en prendre plein mon grade. Dés mon arrivé, un portrait très peu glorieux fut fait de ma personne, ayant un air un peu bondeur pendant un bref instant.

Tout en l'écoutant et en prenant le temps de le regarder, quelque chose me frappait, il  ressemblait à...Non en fait il se ressemblait pas, c'était clairement lui, mais pourquoi lui et comment lui en parler? Peut être déjà se présenter...

- Enchantée... Désolé pour tout ce rafus, ce gars est assez...récalcitrant et il ne voulait pas me lacher alors qu'en soit je ne lui ai pas fait grand chose... Je me nomme Vesta..nette.*le regarde longuement avant de se décider à se lancer* On ne sais pas déja vu ? Votre tête... me dit quelque chose.

Je regardais longuement ses yeux, tachant de savoir si quelque chose en moi le faisait réagir, après tout maintenant que je l'avais en face de moi, il ressemblait à un homme toute banal alors pourquoi cette voix m'avait guidé vers lui ?Mais au moins j'étais libre pour le moment sur ce bateau, en tout cas pour l'instant.

"Quand vous dites dette...Vous pensez à quoi?"

- Vestanette, hein ... Curieux prénom.

Toujours avec ce sourire aimable, il prit place derrière son bureau, et invita Vesta à prendre place en face de lui. Avec une délicatesse et une grâce pour le moins fort féminine, il attira à lui un plateau d'argent sur lequel était disposé quelques tasses et une théière en porcelaine. Il versa un liquide chaud et verdâtre dans les tasses, avant d'en déposer une devant Vesta.

- Je vais être honnête avec vous, Vestanette, je n'aime pas beaucoup les trouble-fêtes. Mais je ne suis pas du genre très curieux. Si Lucyon vous cherchait, c'est qu'il avait de bonnes raisons, et certainement pas "pour pas grand chose". Tout ce qui m'intéresse maintenant, c'est de savoir que vous ne causerez pas plus d'ennuis sur mon bâtiment. Buvez, je n'ai aucun intérêt à vous empoisonner.

Et ce faisant, il porta lui-même sa propre tasse à ses lèvres en but de grandes gorgées, tout en souriant.

- Rassurez-vous, nous sommes des hommes de bien, et je peux vous assurer qu'aucun d'entre nous ne portera atteinte à votre honneur, dussé-je vous placer sous ma protection. Nous avons l'habitude de proposer à la vente des places sur le Poisson Fringuant, durant nos périples. Une manière de joindre les deux bouts, comme on dit. Alors, sans doute entendrez-vous des plaisanteries grivoises à votre encontre, mais il n'y a aucune mauvaise intention là-dedans, vous n'êtes pas la seule femme à avoir marché sur ce pont. Toutefois, rendez-vous bien compte que vous nous avez causé bien du tort. Tort qu'il vous faudra réparer d'une façon ou d'une autre. Je suis certain que nous allons vous trouver une entente, après tout, notre voyage va durer plus de trois semaines. Quelles compétences seriez-vous susceptibles de posséder pour nous en faire profiter à tous, Dame Vestanette ?

Visiblement je n'avais pas miser sur le bon cheval. Même s'il avait des manières un temps soit peu féminine, utiliser ce prénom ne semblait pas l'avoir fait réagir plus que ça, mon mes suppositions et mon espoir était bien vite tombé à l'eau. Un peu déçu ,j'avais accepté son invitation de prendre place ce que j'avais fait de manière un peu bourru.

A ça remarque sur l'autre pot de colle, je n'avais rien dit, peut être avait il une raison mais de là a vouloir enfermer sa supérieur et la traquer, il était quand même étrange le pépère. J'étais pratiquement sur qu'il avait des peinture d'elle dans sa chambre et que secrètement il fait des truc pas très avouable, un fanatique ce mec! Rien qu'a cette pensée, un frison m'avait parcouru.

Au moins, celui semblait être un homme bien, enfin en tout cas pour le moment car les apparences était plus que trompeuse en ce moment donc rester en alerte n'ait pas une mauvaise idée du tout.Une fois qu'il eu fini, javais dit avec un sourire.

- Pour les plaisanteries grivoise vous en fait pas...j'ai du répondant. Je vous remercie de votre accueil, vous semblez être un homme bien...

Tout en disant cela, je fixé mon regard dans le sien, cherchant une trace de tromperie dans son regard avant de boire une gorgée de mon breuvage.

- Pour ce qui est de mes...compétences,je sais un peu cuisiner et faire le ménage et sinon...je me débrouille plutôt bien avec des cordes. Je pense avoir fait le tour de ce qui pourrait être utile ici.

Edwin de Réovald sourit à nouveau à Vesta, visiblement heureux de cette nouvelle.

- Eh bien parfait. Titus !!, hurla-t-il soudainement.

La porte de la cabine s'ouvrit à la volée, et le second tout en muscle déjà rencontré précédemment répondit à l'appel.

- Capitaine ?
- Veuillez conduire, je vous prie, dame Vestanette dans ses appartements. Et veuillez également la présenter à notre cher Frank, il sera ravi d'avoir une nouvelle recrue dans les cuisines.
- Bien, Capitaine.

Le second attendit un peu que Vesta se lève, et le guida ensuite dans les méandres du Poisson Fringuant. En passant par différentes parties, il prit le temps de lui expliquer à quoi correspondait chaque fonctionnalités reliées à cette zone, et dans sa globalité, comment était structurée la vie sur un bateau. Chacun y allait de sa propre participation, effectuant des tâches parfois aussi basses que nécessaires. Mais somme toute, tout cela était primordial sans quoi, les conditions de survie durant le trajet seraient bien pauvres.

- Et voici les cuisines de Frank, notre cuistot, expliqua Titus en descendant à fond de cale. Vous serez sous ses ordres, et il sera responsable de vous. J'imagine qu'avec vous à ses côtés, le capitaine espère que la tambouille aura meilleur goût ... et ça ne serait pas si mal.

Alors qu'ils descendaient, une forte odeur de poisson pourri monta violemment aux narines de Vesta, de quoi lui faire monter les larmes aux yeux. Même si l'endroit était d'une propreté toute relative, il semblait bien que ce qui mijotait dans les casseroles avaient perdu toute comestibilité ...

- Frank ! appela Titus en se pinçant le nez. Frank ! Sors de tes casseroles ! Le capitaine t'envoie de la bleusaille !

Dessous une armoire, un petit homme jaillit comme un ressort. Dégarni sur le milieu de son crâne, il avait encore des cheveux poivre et sel sur les côtés, coiffés en pointe, et qui lui donnaient un air savamment aliéné. De grosses lunettes à monture d'écaille étaient juchées sur son nez, agrandissant démesurément ses yeux. Son petit nez en pointe lui donnait de faux airs de taupe. Il était habillé d'un t-shirt d'un blanc-gris très sale, surmonté d'un tablier à l'aspect tout aussi repoussant que les mixtures frémissantes dans les poêles à frire ...

- Quoi ? D'la bleusailles ? J'veux pas d'la bleusaille, moi ! couina-t-il d'une voix aigrelette.
- T'as pas l'choix, mon vieux. Ordres du Capitaine.
- J'me débrouille très bien tout seul !! J'vous fais des bons p'tits plats, et la chiasse des quatre débiles là, j'y étais pour rien !! C'était qu'un mélange de gras de ragoût, de carottes et des restes des truites en sauce de la semaine dernière !! Chh les p'tites natures ! Savent pas ce qui est bon !

Titus jeta un regard profondément désolé à Vesta, lui donnant une petite claque légère dans le dos pour le pousser à se présenter.

- Désolé pour toi, petite. Il n'est pas méchant. Frank, je te la laisse. Sois gentil, et la traumatise pas.
- Et en plus c'est une femme !! Rha ! Trahison ! TRAHISON !! Vile créature !! Traitresse ! Infâmie ! Ca porte malheur d'avoir de ces choses sur le bateau ! Ouste ! Du balais !!

Bon et bien visiblement ma place était décidé à l’unanimité sans me donner mon avis, sa joie avait quelque chose de dérangeant ,comme si cette cuisine était un problème. Intrigué, je m'étais donc laissé guider par le gros costaud, tout de façon, je n'avais pas vraiment le choix, j'était une brindille comparé à ce monstre de muscles.

Il avait l'air mine de rien sympathique et pour ma part je tentais de tout garder en tête car même si j'avais vécu dans une bande depuis quelques années ,sur un navire les choses fonctionnaient assez différemment et puis le capitaine m'avait bien fait comprendre que si je voulais garder une place légitime sur ce navire, j'allais devoir remuer mon fion.

Mais non loin de la cuisine, quelque chose me turlupiner, enfin m'agresser férocement le nez. C'était quoi cette odeur...c'était humain? vivant?, ça venait vraiment de là bas ?. Je ne savais pas si je voulais en avoir le cœur net mais dans tout les cas, je n'avais pas le choix.

Une fois à l'intérieur j'en avais fait la découverte, c'était bien la première que j'avais le sentiment de "voir"une odeur, ça me piqué les yeux!

* C'est quoi ici... le poisson frétillant ou odorant!*

Mais ce n'était pas la seule chose choquante ici. Le cuistot ici semblait être un cas, je ne savais pas encore si je devais être exploser de rire en le voyant ou pleurer.C'était une blague en fait non? une plaisanterie fait pour les nouveau venu? L'entendre parler ne me rassuré pas sur la qualité de sa cuisine, mes yeux s'agrandissant au fur et à mesure de ses paroles. En fait il y avait déjà eu des morts non?

Le grand musculeux avait fini par m'encourager à me présenter mais j'avais du me battre avec moi même pour le retenir, mon regard suppliant poser sur lui et alors qu'il commencer à s'éloigner, je me tournais vers ce nabot, me demandant si je n'étais pas mieux à Neton en fait.

- Moi c'est..Vestanette, enchanté. J'ai cru comprendre..que ma présence ne te plait pas forcement, mais je suis gentil..lleuh, promis!

Je tachais d'avoir alors un sourire rassurant alors que mes yeux pleuraient sous l'odeur infernal

-Ecoute...je te propose quelque chose. Laisse moi tenter et...le grand cuisiner que tu es pourra juger si je travail bien..ou non? J'avais l'habitude de cuisiner pour la rose à l'époque.

* Et surtout rattraper des bourdes comme les tiennes quand elle tentait de cuisiner*

Avais je ajouter en penser tout en me rendant vers les fourneaux, commençant à prendre épice et légumes ,séparant le bon de ce qui le l'était pas et tachant de rattraper au mieux tout ça.

Jusqu'ici, d'humeur très grincheuse, le dénommé Frank n'avait rien dit, rien répondu. Il faisait mine d'ignorer totalement la présence de Vesta dans ses cuisines.
En revanche, quand celui-ci se dirigea vers SES ustensiles pour faire SON travail, là, c'était trop. Déjà qu'on lui collait une femme ...

Comme une sonnette d'alarme, il hurla de tous ses poumons et descendit du tabouret sur lequel il était juché.

- Pas touche !! Espèce de misérable sorcière !! Ma cuisine, mon travail, mes règles !! Repose ce couteau IMMEDIATEMENT !! C'est qu'elle se croit tout permis en plus !! J'hallucine !!

Furibond, il désigna de l'index un recoin où d'énormes sacs de pommes de terres éventrés gisaient devant un trépied minuscule, un petit couteau plateau dans le parquet du sol, un tonneau vide tout à côté.

- Qu'est-ce que tu crois ? La cuisine est un art, et très certainement pas maitrisé par les femmes ! Assied-toi là, et épluches les patates ! ET EN SILENCE !! J'vous connais, vous, et vos jacasseries ... Pas de ça chez moi, je préviens !!

Alors que j'avais commencé à sauver ce qui pouvait l'être, le nabot c'était soudain mis à me sauter dessus, hurlant comme un dément. Je m'étais alors tourné vers lui alors qu'il m'insulté de sorcière, mais c'est qu'il allait vite se calmer lui et très vite !

De base ça ne m'aurais pas déranger d'éplucher des patates, mais ça manière de faire ,me fessait monter de plus en plus la moutarde au nez. Pour qui se prenait il se péquenaud et sa mixture infecte ! Furibont, j'avais saisi une louche et lui en avait donné un petit coup sur la tête avant de le menacer avec comme une épée.

- NON MAIS CA SUFFIT OUI ! D'une je connais des femmes qui font bien mieux que ta mixture! J'ai l’impression de voir ce qui est servi dans cette foutu auberge du cerf ! Et de deux tu vas calmer de suite ! Je ne suis pas du genre à me laisser marcher sur pied mon petit père ! alors je vais te les éplucher tes patates mais encore une remarque sexiste du genre et tu vas en manger des patates et pas par l'entrée prévu !

Rouge de colère et grommelant, je m'étais donc diriger vers ma tache non sans oublier de jeter un regard noir au cuisinier et commencé à éplucher

Frank n'aimait pas les fortes têtes. Et tous les membres de l'équipage savaient qu'il était une véritable terreur, faisant parfois même peur au capitaine, sans jamais être pour autant désobligeant. Le cuistot avait une autorité naturelle que beaucoup d'entre eux admiraient, respectaient, reconnaissaient ... et craignaient.

Lorsque son visage tourna au rouge et que tout son petit corps se mit à trembler, d'aucun aurait pu se demander s'il n'était pas en proie à une attaque. Pour ceux qui connaissaient le caractère trempé de Frank, et ses légendaires colères ... ils ne seraient déjà plus dans la pièce, à l'heure où nous parlons.

Furieux, il se saisit de la louche tout en se massant le sommet du crâne et la jeta à travers la pièce. Pourtant, il demeura silencieux. De ses yeux exorbités - signe flagrant qu'il bouillait intérieurement - il observa Vesta s'en aller vers le trépied, s'y installer et commencer à s'adonner à sa tâche.

Il resta un moment, immobile, à la regarder faire, comme pour s'assurer qu'elle épluchait convenablement alors que bien sûr, il n'existait pas trente-six milles façons de le faire. Puis, le visage nettement moins cramoisi, il retrouva peu à peu son calme.

- Puisque je n'ai pas le choix que de t'avoir sur mon dos, Sorcière, je vais devoir te tolérer dans ma cuisine. Comme l'a dit Titus, tu es sous mes ordres. Je dois donc te traiter comme n'importe lequel de ces péons sur ce rafiot. Je suis ton supérieur, et tu me dois obéissance. Ton insubordination ne sera pas tolérée ni ignorée. Sans avertissement, tu seras de corvée de patate pendant une semaine. Et puisque tu insultes ma divine cuisine en la jugeant de mixture sans l'avoir goûtée, tu ne mangeras que cela jusqu'à ce que ma casserole soit vide !

Passant encore quelques insultes à son genre dans sa barbe et maudissant son capitaine pour avoir osé lui mettre dans les pattes une femme, il s'en retourna à son tabouret sur lequel il grimpa, et récura une gigantesque marmite.

- Je t'apprendrai à me respecter, et à respecter la hiérarchie sur un navire. Dépêche-toi, je veux que ces trois sacs soient prêts dans l'heure.


Près d'une semaine après que le Poisson Fringuant ait quitté le port de Risvall, le capitaine Edwin de Réovald n'avait entendu que de bons échos au sujet de Vestanette, qui somme toute, s'intégrait bien aux membres de l'équipage. Si ce n'était les jérémiades de Frank qui, tous les jours, y allait de son rapport bourré de plaintes ridicules, tout le monde appréciait les plaisanteries de la jeune femme, ainsi que de son franc parler. Elle n'hésitait pas, d'ailleurs, à narrer avec énergie - et insouciance - toutes les farces et prises de bec qu'elle avait avec son supérieur hiérarchique.

Le voyage se passait, jusqu'ici, sans encombres. Peut-être un soir où les pauvres muscles de Vestanette avaient été mis à contribution lorsqu'une tempête avait fait rage, et où on manquait de monde sur le pont. Mais au petit matin, le Poisson Fringuant voguait encore, et avait même hissé les grand voiles pour profiter du vent en poupe.

Edwin s'assurait, tous les soirs, à ce que sa petite protégée vienne dans sa cabine. Non pas pour s'amuser, comme aimait à persifler les mauvaises langues, mais bien pour échanger de longues conversations autour d'un thé, et pour s'adonner à une partie d'échecs entamée dès le second soir. Jusqu'à pas d'heure, ils restaient enfermés dans les appartements du capitaine à rire et à apprendre l'un de l'autre. Au fil des soirées, une belle amitié s'était nouée entre eux.

A l'aube du dixième jour, un de ceux qui s'annonçaient déjà mauvais au vu de la montagne de sacs de patates que Frank lui avait encore ordonné d'éplucher, Vesta fut interrompu par l'arrivée de Titus dans les cuisines.

- Désolé Frank, je te débarrasse de Vestanette pour ...
- GRANDS ETERNELS TOUT-PUISSANTS OUIIIII !! Pas trop tôt !! Une semaine !! Une semaine que je n'attends que ça !!!
- ... pour quelques heures, allais-je dire ... Je vois que c'est toujours l'amour fou entre vous deux ...

Je le savais que je n'aurais pas du m'emporter comme ça mais ça face de rat mort insupporté au plus au point ça et sa façon de parler des femmes, si Janelle avait été là, il aurait probablement déjà reçu une flèche dans le fion et ça ne ne lui aurait pas fait de mal du tout.

Bien entendu, il n'allait pas en rester là mais rien que pour voir ça tronche ça avait valu le coup. Pendant un cour instant, je m'étais même demandé si n'allait pas me claquer là dans les pattes. J'espérais en un sens que non car hors de question de faire du bouche à bouche à une chose pareil !

Pas le choix de m'avoir sur son dos... Il aurait plutôt du me remercier à genoux de vouloir améliorer sa cuisine qui ne vaut mieux qu'une bouse ! De plus intérieurement il savait que ça cuisine ne valait pas un radis car il voulait que je mange sa maudite casserole au complet.

Mais bon je n'avais pas le choix de faire autrement que d'accomplir ses ordres, donc après bien entendu lui avait lancé un regard lourd de sens, je m'étais atelier à sa corvée, tout en imaginant que chacune de ces patates était possiblement sa tête de nabot.

Même travaillait avec ce truc pénible était infernal, le temps ne semblant plus passer à la même vitesse quand j'étais en cuisine, au moins le reste de l'équipage était vraiment agréable, j'adorais parler avec eux, échanger et surtout me foutre de la tronche de ce tortionnaire.

En vérité apprécié de plus en plus cette vie en mer et ce corps me dérangé de moins en moins, m'y sentant de plus en plus à l'aise malgré que ce soit un corps féminin.

Mes moment favoris restaient en tout cas le soirée où je retrouvé la capitaine. J'avais avec le temps le sentiment de mettre fait un ami voir un compagnon de route, chacun respectant l'autre pour ce qu'il est.

Ainsi nous avions pratiqué divers activité autour de boissons chaude, que ce soit par jeux de stratégie ou discutions, j'avais appris de lui et lui de moi, me relâchant un peu ,parlant assez souvent de l'ancienne époque et de Janelle en occultant quelques détails bien sur comme le fait que à l'origine j'étais un homme et que nous avions combattu pour sauver le monde.

Au 10 ême jour une nouvelle épreuve avait commencé mais heureusement pour ma pomme et à la plus grande fausse joie de mon bourreau, ce n'était que pour un temps.Je m'étais alors levé et avait fait un au revoir très charmeur de la main avant de faire un clin d’œil au nabot, un sourire carnassier sur les lèvres*

- A très vite! *puis me tourne vers le capitaine* "Bonjour capitaine, vous voulez me parler ?


J'avais dit ça avec peut être avec un peu trop d'enthousiasme et de hâte montrant un certain empressement à être partout sauf ici

Titus ferma alors son gros poing aussi large qu'un melon, et cogna fortement sur le sommet du crâne de Vesta.

- Capitaine ? Hola, réveille-toi, gamine. C'est moi, Titus, tu sais, le second ... Grands Éternels, respirer ces vapeurs empoisonnées ne te sied guère, pauvre enfant ... Trève de plaisanteries, suis-moi.
- Ce sont des délicats fumets !! hurlait Frank, toujours plus courroucé que jamais par l'attaque que lui avait lancé le capitaine en second, subtilement. Je ne suis qu'un incompris dans ce bas-monde ...

Titus conduisit alors Vesta sur le pont, puis enfin, vers la cabine du Capitaine. Avant d'ouvrir, il s'arrêta devant la porte, et se tourna vers la jeune fille.

- J'aimerais que ce que tu t'apprêtes à voir, et ce que je m'apprête à te dire, reste entre nous, Vestanette. Entrons.

A première vue, la cabine était déserte, même si un vent frais maritime pénétrait à l'intérieur par une fenêtre ouverte. Titus désigna alors un renfoncement vers la gauche, là où était acculé une alcôve aménagée en coin repos. Là, gisait le Capitaine, en proie à une forte fièvre. Inconscient.

- Il est dans cet état depuis hier soir. J'ai pensé qu'une bonne nuit de sommeil le requinquerait mais ... ce matin ... Il semblerait bien que même cette fièvre a doublé de vigueur. Évidemment, dans cet état, il ne peut prendre en charge ses fonctions alors, ce sera moi, en attendant son rétablissement, qui prendrait les commandes du Poisson Fringuant. Et temporairement, je fais de toi mon second, Vestanette.

Aucune joie n'était présente sur le visage du pauvre Titus, gigantesque montagne de muscles, mais gros cœur tendre. A la place, une sincère inquiétude couplée d'une peur indescriptible.

- Même dans la marine marchande, il est primordial que l'équipage puisse faire confiance en son capitaine. Qu'il lui obéisse, et le respecte. Si cela se sait qu'il est mal en point, j'ai peur que les fortes têtes et les plus rebelles ne se mettent en tête que c'est l'occasion parfaite pour prendre du galon, et que nous fassions face à une mutinerie.