J'étais trempe jusqu’à la moelle en sortant de cette mer gelé. C'était en claquant des dents que j'étais sortis de l'eau. Forcement j'avais eu la bonne idée de mettre des vêtements blanc! Bon au moins de nuit ça ne se voyais pas vraiment.

J'étais passé en éclaireur ,faisant signe aux autres d'attendre pendant que j'allais voir si la voix était sur. Nous avions donc progresser lentement mais surement dans ce port nocturne ,bien sur j'avais fait en sorte d’éviter. Le vent froid de la nuit m'avais rapidement mordu la peau, mais j'était bien plus concentré sur notre survis que le fait de me transformer peu à peu en glaçon ,et si moi je devais avoir froid, la gamine devait être gelé.

Javais donc pressé le pas, nous guidant finalement vers une auberge, la plus éloigné possible de la ville, en espérant que aucun homme de son foutu équipage ai eu l'idée de venir ici. Avec prudence j'avais entrouvert la porte, vérifiant qu'il n'y avait aucun danger à première vu avant de soupirer de soulagement et d'entrer,faisant signes aux autres de suivre.


Après avoir guidé l'enfant prêt du vent, je m'étais rendu vers le comptoir. Tachant d'avoir mon plus doux et jolie sourire et une voix agréable à écouter.

- Bonsoir...auriez vous une chambre pour trois s'il vous plait? ou encore mieux 2 chambres ? Nous avons pas d'or mais on a des souvenirs de familles qui vaux sont pesant d'or si vous êtes d'accords ,nous vous en serrions très reconnaissant.

L'aubergiste, déjà fort peu commode et de mauvaise humeur en raison d'un établissement surchargé, prend néanmoins le temps d'écouter ce que Vesta lui veut. La toisant de bas en haut, l'air perplexe, il finit par éclater de rire.

- Le nerf de la guerre, ma p'tite, c'est l'argent et rien que l'argent. Va au diable avec ton vide-grenier, pas de ça chez moi.

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Résultat du dé :
1-3 : l'aubergiste n'est pas d'accord
4-6 : l'aubergiste accepte

HRP : L'édit de ce post se fera pour rédiger, et mettre en scène le résultat du lancer de dé.

Le membre 'Le Narrateur' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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'Dé de Hasard' : 3

Une fois sur la terre ferme, nous n'étions pas sauvés pour autant. Vesta passa en éclaireur, nous guidant à travers la ville et nous éloignant au fur et à mesure de la mer. Ce n'était pas idiot, sachant qu'à tout moment, Ferwel pouvait se réveiller et sonner l'alerte. Chose que ne savait pas mon compagnon, le plan ne s'était absolument pas déroulé comme prévu et j'avais du assommer le pirate avec un objet contondant.

Vesta semblant obnubilé par trouver une auberge où loger, mais je craignais fort que cela soit impossible. Il oubliait un détail important : les membres de l'équipage. Tous les hommes de Ferwel, ou presque, étaient également à terre. Nous serions extrêmement chanceux de nous trouver un établissement où aucun de ces hommes n'est présent pour boire, manger ou s'encanailler. Et j'espérais bien qu'arriver avec rien dans les poches pour payer notre nuit, nous n'allions pas attirer l'attention sur nous ...

Nous poussâmes une porte, la chaleur intérieure nous fit du bien à tous, je pense, surtout à la petite qui grelottait en silence. Vesta s'occupa de tout, notamment de tenter de séduire l'aubergiste afin qu'au lieu de mitraille clinquante, il accepte d'être payé en brol. C'était à prévoir au vu du monde, il refusa tout net.
Doucement, je me penchais vers l'oreille de Vesta.

« Ne pourrions-nous pas dormir à la belle étoile, à l'extérieur de cette ville portuaire ? Ca grouille des hommes de Ferwel ici, et il peut donner l'alerte à tout moment. Ce ne sera pas la première fois pour nous, et puis, nous pouvons faire un gros feu sans problème. »

Il fallait également dire que cela faisait combien d'années maintenant que j'étais habituée à dormir avec mon compagnon ? Combien de temps nous n'avions plus dormi dans une bonne auberge, cuités comme jamais ? A moi aussi cela manquait, mais il fallait se rendre à l'évidence : nous étions dans la merde, et jusqu'au cou.

A la réaction de l'aubergiste, j'avais gonflé les joues de colère, même sil ne voulais pas, c'était obligé que ce soit un vieux con ? Je l'avais regardé longuement ,le maudissant au passage ,avant que Janelle  ne prenne la parole avec justesse . Effectivement rester ici était plutôt dangereux, mais j'avais pas mal peur pour la petite, donc j'avais tenté de trouvé une solution rapide pour quelle ne chope pas un coup de froid.


- Bien...cassons nous de là

J'avais pris la main de la petite avant de sortir nous enfonçant dans la nuit. Je n'avais pas dit grand chose sur la route, car d'une j'avais lutté contre moi même pour ne pas céder au froid et de deux je devais rester concentrer sur notre route et les objectifs que j'avais en tête.

Je ne savais combien de temps plus tard, nous avions pénétré le cœur de la foret, entre temps nous avions recueilli une grande quantité d'eau dans une rivière grâce à une jarre en argent que j'avais demandé à Janelle de porter, car pour moi c'était compliqué. J'avais fait marcher le groupe encore un moment avant de pousser une exclusion satisfaite. Une grotte dont l'entré était opposé au port, aussi la lumière d'un feu ne serrait pas remarquable de loin si on fait le feu bien à l'intérieur.

-Bon voilà encore un petit effort et on est bon les amis! Janelle pose la jarre contre cette parois, s'il te plait. Avec la gamine, je vais aller nous chercher du bon bois, mais il faut faire vite, le ciel commence à gronder. Toi si tu pouvais nous avoir des champignons comestible, ça serais incapable.

Pour ne pas perdre le rythme, j'étais alors parti avec la petite, aussi bien pour qu'elle porte le petit bois que pour veiller sur elle, ayant vraiment peur qu'elle finisse par tomber malade. Comme je l'avais deviné la pluie n'avait pas tarder par ce manifester. Heureusement nous avions chercher le bois pas trop loin autour de la grotte et nous  avions pu rentrer en nous dépêchant et le bois n'avait pas était trop touché.

Avec deux bon silex, il avait fallut peu de temps avant qu'un bon feu se manifeste dans la grotte, sa douce chaleur commençant déjà à se répandre et que je mette au feu l'eau ,pour la chauffer. Ensuite je m'étais alors tourné vers la petite.

- Bon Janelle est pas encore là, mais en attendant on va mettre nos vêtements à sécher, surtout toi sinon demain tu es bonne pour une pneumonie. Promis , je ne te ferais rien de mal. Juste tu en peu pas rester ainsi.

C'est donc ainsi que je l'avais devetie en douceur pour ne pas lui faire peur, la laissant en sous vêtement et étendant ses habits avant de faire de même pour moi et nous mettre tout les deux devant le feu.

- Pfff quelle soirée...

J'étais au moins heureuse que Vesta m'écoute et se ravise. Certes nous étions trempés, mais il fallait privilégier la sécurité avant tout.

Finalement, en bon chasseur si je pouvais dire, il nous guida dans une forêt que nous avons pris du temps à traverser avant d'accéder à une grotte pas trop humide. Vesta me confia la cueillette de champignons, après avoir profité de mes bras et de ma force pour porter une jarre.

Et après, ça sera quoi ? Un sanglier pour le souper ?

Mais je n'en dis rien et acceptait de bonne grâce cette tâche. Fouillant dans le baluchon de fortune de Vesta, j'extirpais une massue faite avec un pied de chaise. Il était sérieux ? Un pied de chaise ? De la cabine ?

Boarf. C'est toujours mieux que rien ...

Et je m'éloignais de la grotte à la recherche de hauts arbres recouvert de mousse. Je ne m'y connaissais pas vraiment en champignons, j'étais plutôt pour traquer du gibier, mais sans arc, ça allait être compliqué ...

Je devais probablement marcher depuis un moment déjà, quand un craquement sonore se fit entendre. Sur mes gardes, je cessais tout mouvement et calmait ma respiration de boeuf asthmatique. Capitaine de Réovald n'était pas très endurant ...
En douceur, je "dégainais" mon gourdin de fortune et tâchais de progresser sans un bruit, étouffant mes pas sur le tapis de mousse à proximité. Plus loin, dans les buissons ... quelque chose était là.


Je jetais soudainement aux pieds de Vesta et de l'enfant deux beaux lièvres dont j'avais rompu le cou.

« Au diable tes champignons, bonsoir le ragoût de lapin ! » chantonnais-je particulièrement ravie.

C'était avec un grand sourire  et accessoirement en sous vêtement en dentelle que j'avais accueilli Janelle, l'air ravi de sa prise et elle avait l'air tellement heureuse de ça qu'elle méritait bien quelque félicitation.

- Bravo à toi ! Enlève tes vêtements et met toi prêt du feu. tu l'as bien mérité, je vais nous préparer ça !

Je m’étais alors levé et avait pris les deux bêtes avant de chercher de quoi découper dans le sac et me mettre à la besogne, je devais vraiment avoir une drôle d’allure à dépecer un lapin ,à genoux au sol et moitié à poil.

-A vrai dire je t'avais demander des champignons car je savais que tu n'avais pas d'arc à porté de main ,mais j'avoue que tu m'as bien surpris! Je vais nous préparer ça et après mangé une bonne nuit de sommeil nous ferras du bien. Par précaution quand même je ferrais bien une garde pendant la nuit, je peux m'en occuper si tu veux, histoire que tu ai le repos du chasseur !*avais ajouté l'air taquin*

Une fois les deux bestioles préparé, je les avaient alors mises à chauffer avec ce qu'il faut, il avait fallu peu de temps avant qu'une bonne odeur se fasse déjà autour du feu.

Ce n'est que lorsque Vesta m'invita à retirer mes vêtements humides pour les sécher que je réalisais la situation dans laquelle ils se trouvaient, tous les deux, à mon arrivée. En sous-vêtement pour mon compagnon, et juste le bas pour la fillette.

Choquée par ce que j'avais sous les yeux, je l'étais d'autant plus que Vesta ne semblait pas y trouver le moindre mal.

« Mais enfin, Vesta, es-tu fou ?! »

Je m'empressais de le lever par le coude, de lui rendre ses vêtements mouillés et de l'éjecter fissa.

« C'est ça, fais donc ça !! Non mais je rêve ! Tu as peut-être l'apparence d'une femme, mais tu restes un homme à l'intérieur. Et un homme ne reste pas aux côtés d'une enfant quasi nue ! C'est malsain ! Fiche le camp ! Je viendrai prendre le relais dans quelques heures ! »

Sur ce coup là je n'étais pas d'accord avec Janelle, sa manière de réagir m'avais froncé les yeux et ses vivement que j'avais compter le faire savoir. C'était dans les yeux que je lui avait dit ce que je pense, l'air furibond.

Et tu croyais  quoi? que j'allais lui sauté dessus ?! Je nous ai juste évité de devoir chercher un guérisseur demain et plusieurs jour d'attente! la petite était frigorifié! La prochaine fois tu t'en occuperas! Non mais c'est qu'une gosse c'est bon, je n'allais rien lui faire...je voulais juste prendre soin d'elle un peu comme un parent !

L'air d'une parfaite femme à l’aspect courroucé, j'avais tourné les talons me préparant à passé ma nuit dans mon coin et à pestiférer à voix basse contre Janelle.. J'étais resté ainsi un moment, dans mes pensées, ne comprenant pas pourquoi elle avait fait un tel scandale. C'est alors que  en me séchant le nez d'un revers de la main, j'avais vu du rouge dessus, que m'arrivait il ? Je n'avais pas encore oser bouger, peut être était ce à cause du froid?

Je fus saisie. Je ne m'étais certes pas attendue à ce qu'il s'énerve si vite, et si fort. Pourtant, il ne me semblait pas avoir été trop loin dans ma réflexion ... même s'il avait un corps de femme, il n'en demeurait pas moins homme. Et en présence d'une pré-adolescente doucement formée à demi-nue à ses côtés, peu importait comment on le regardait, peu importait ses intentions, cela restait malsain.

Cependant, intérieurement, je ne pouvais m'empêcher d'être amusée par cette petite prise de bec. Il était vrai qu'aux yeux de la gamine, Vesta et moi devions avoir l'air d'être ses parents ... en pleine dispute conjugale.
Mais mon compagnon semblait avoir été atteint dans son amour propre, et avant que je n'aie pu justifier mon avis, il était déjà parti.

« Désolée pour ça », lançais-je à la petite en déposant les lièvres près du feu, retirant mon haut mais gardant mes sous-vêtements en lin qui seraient très vite secs. « difficile d'être responsable dans notre situation actuelle. Une femme coincée dans un corps d'homme, un homme coincé dans un corps de femme ... tu dois te poser des questions. »

Je me désintéressais d'elle pour m'occuper à dépecer le gibier, et commencer à cuire leur maigre viande pour ce fameux ragoût que Vesta avait l'intention de faire avant que je ne l'expulse de la grotte.

- Les Éternels en ont décidé ainsi, murmura-t-elle de manière suffisamment audible pour que je l'entende.

Je déposais le petit couteau que j'avais en mains, et hésitais. Il semblait bien qu'en ma présence, la gamine était bien plus bavarde que lorsqu'elle était en présence de Vesta. Peut-être que finalement, puisqu'elle connaissait mon identité sans que jamais je me sois présentée à elle de façon formelle, elle était plus à l'aise à mes côtés sachant que j'étais une femme ...

« C'est la seconde fois que tu es loquace avec moi ... J'ai peut-être tort, mais je vais profiter de l'occasion. Peux-tu me donner ton nom ? Ce sera beaucoup mieux que de t'appeler la gamine tu ne crois pas ? »

- Marsali

Je souris, et lui tendit chaleureux l'une de mes grosses mains puissantes.

« Enchantée, Marsali. Je suis contente de voir que tu te sens un peu plus à l'aise à nos côtés. »

L'adolescente observa ma main d'un œil curieux, qui brilla au scintillement des flammes. Elle hésita, puis s'en saisit. Une douce chaleur m'envahit dans tout mon être, comme si j'étais soudainement touchée par une lumière vive et divine. Sous le choc, je la lâchais vivement.

« Que ... ? »

- Il est de leur volonté que vous soyez leurs messagers à présent. Ce cadeau ne pourra plus vous être retiré.

Sa voix était étrangement grave. Comme si, à travers elle, quelqu'un d'autre s'adressait à moi. D'ailleurs, son regard était devenu inexpressif. Elle se ressaisit aussitôt, après avoir parlé, et m'observa de nouveau avec curiosité.

- Il n'avait pas de mauvaises intentions.

Intriguée, et me demandant si je devais prendre en compte l'épisode qui venait de se dérouler sous mes yeux ou pas, je décidais de garder tout cela quelque part, au fond de ma tête, et de prétendre n'avoir rien vu, ni entendu.

« Qui ? Vesta ? Aah, je sais bien. Mais ce sont ... ce sont des histoires de grandes personnes. Et j'imagine que lui, comme moi, sommes particulièrement frustrés de ne pas avoir nos enveloppes charnelles. Mais ainsi était le prix à payer, pas vrai ? Je devrais déjà me montrer reconnaissante d'être encore sur terre, j'imagine. »

Marsali ne répondit plus jamais rien, se contentant de me regarder cuisiner les lièvres et d'en faire un ragoût. Il ne serait sans doute pas aussi bon que celui de Vesta mais ... j'aurais au moins essayé. J'en remplis trois écuelles, et, après m'être assurée que la petite resterait bien cachée au fond de la grotte et ne sortirait pas pour me suivre, je quittais notre refuge de fortune avec une écuelle fumante pour mon ami.

Tel que je l'avais anticipé, il n'était pas parti très loin, et malgré la pénombre de la nuit, je pouvais discerner son ombre auprès d'un grand arbre.
Arrivée à sa hauteur, je compris qu'il me boudait encore. Je lui tendis alors l'écuelle en gage de paix, et pris place à ses côtés.

« Je n'aime pas quand tu es fâché ... »

L'air frais m'avais fait grand bien, peut être que j'avais un peu trop laissé ma colère parler, ainsi que ma frustration de ces derniers temps. Il est vrai que même si j'avais fait ça pour le bien de la petite, j'aurais pu faire les choses autrement. Je soupirais une autre fois, décidément ces derniers temps ,j'avais vraiment du mal à me contenir, une vrai plaie sur pattes. Il ne fallait pas que ça devienne une habitude, mais j'avais vraiment encore du mal à définir le comportement à avoir dans ce corps qui était loin du magnifique Vesta que j'étais.

Enfin il n'était pas vraiment temps de ce morfondre, je devais parler à Janelle de tout ça et m'excuser, mais alors que je m'étais redressé sur mes jambes. Un vertige m'avais soudainement pris m'obligeant à me rasoir aussi vite et peu de temps après un mal de crane considérable déchiré mon cerveau, plaquant mes mains contre mes temps.

C'est alors que différentes scènes s'étaient déroulé sous mes yeux, toutes aussi confuses les unes que les autres. J'avais cru reconnaître différentes personnes qu'avait déjà vu à Neton. Tout allait si vite, mais une chose était clair, c'était des souvenirs de Masath et je ne les avaient pas vécu moi même.

Reprenant connaissance, je constaté avec horreur que j'avais du sang qui coulé du mon menton et avait atterri sur mon ventre ,fébrilement, j'avais passer la main sur mon nez et ma crainte fut confirmé, j'avais saigné abondamment. Je ne savais quoi faire, pris de panique alors que Janelle arrivé à mes cotés. C'est d'une voix fébrile que je m'étais alors retourné vers elle, la peur faisant trembler tout mon corps et mes yeux humide empli d’inquiétude en tendant vers elle mes mains couvertes de sang.

- Janelle...qu...qu'est...ce qui m'arrive ? j'ai peur...j'ai si froid...aide moi.

Je m'étais attendue à ce que Vesta prenne un temps de silence pour bien me faire remarquer qu'il boudait encore. Rares étaient les fois où nous nous disputions, et souvent, ce n'était pour pas grand chose, mais cette fois-ci semblait être différente.

Il se tourna vers moi, et je découvris pour la première fois tout le sang sur ses habits et sur ses mains. Par tous les Éternels, que lui était-il arrivé ?

« Vesta !! » m'écriai-je, effrayée. « Es-tu blessé ? »

Je l'avais regarder encore abasourdie de ce qui m'étais arrivé, j'avais peur de comprendre ce qui m'arrivais vraiment. En douceur j'avais passer mes bras autour de Janelle, elle pouvait sentir que je tremblais du pied à la tête alors que je peinais à parler.

- Je...ne crois pas. J'étais assis là, j'ai saigné un peu du nez mais ce n'était pas grave... Mais quand je me suis relevé, j'ai eu un vertige et j'ai eu des visions...des souvenirs..de la vrai Masath je crois. Et quand je me suis repris..j'étais comme ça.

Lentement, j'avais relevé lentement mes yeux, la regardant

- Tu crois que je vais encore...disparaître ?

Il y avait une forte crainte dans ma voie alors que je n'avais pu m’empêcher de penser

*Je vais être encore loin de toi...?*

Lorsque Vesta se blottit contre ce corps d'homme, toute tremblante et frissonnante, je pus découvrir à quel point ce genre de geste faisait naître un puissant désir de protection. Davantage mue par un instinct primaire, je le pris dans mes bras pour le "consoler".

Ce qu'il m'expliqua était véritablement très étrange. Des souvenirs du corps ? Des vertiges et du sang ? Des sensations de froid, et de chaleur ? Ce n'était pas une maladie, il ne pouvait pas avoir déjà attrapé froid ... Pour le confirmer, je passais une main sur son front pour en tester la température. Pas de fièvre. Ce n'était donc pas ça.
Si ces visions étaient réellement des souvenirs, j'avais bien peur de devoir arriver à une conclusion très désagréable ... que Vesta avait très certainement compris aussi, mais tentait de réfuter.
Est-ce que ces enveloppes avaient une date d'expiration ? C'était tout à fait possible après tout. Nous étions des âmes étrangères dans des corps appartenant à quelqu'un d'autre ... Et d'ailleurs, que ne nous disait pas que leurs âmes d'origine n'était pas encore là, présente, mais se débattant contre les parasites que nous représentions ?

« Mais non, ne t'en fais pas. Tout ira bien. Je ne laisserai pas cela arriver. »

En vérité, j'étais bien incapable de lui faire une telle promesse. Surtout qu'il avait possiblement raison ...

Je me dressais sur mes pieds, et saisit Vesta au niveau du dos et des jambes, et le porta jusqu'à la grotte où je l'allongea près du feu.
Il valait mieux qu'il prenne du repos. Ce soir, j'allais faire le tour de garde à l'entrée de la grotte, même si ce n'était pas très raisonnable mais je ne voulais pas m'éloigner de trop.

« Marsali, dis-nous. Tu sembles en savoir beaucoup plus que nous sur les Éternels et le pourquoi nous sommes ici. Nous voulons savoir, je crois qu'il est temps. Je ne crois pas une minute que tu as trouvé notre chemin par hasard, je pense que tu es là pour nous guider. Alors, dis-nous ce qu'attendent de nous les Éternels. Et ces corps ... ils refusent notre âme, c'est ça ? Vesta en déjà en train d'en payer le prix, n'est-ce pas ? »

Lorsque j'étais dans le vrai, Marsali confirma mes dires par un mystérieux sourire, mais pris une mine sombre quand je fis l'hypothèse que nous allions bientôt mourir.

- Comme vous l'avez bien compris, ces corps sont limités. Il n'est pas chose aisée pour les âmes des Élus de maintenir le contrôle sur une enveloppe aussi longtemps. Les ... propriétaires gagnent en force à mesure que vos âmes s'affaiblissent. Ils vous combattent comme une maladie, et vous rejettent.

« Alors quoi ? Que va-t-il se passer ensuite ? Nous ne pouvons rester plus longtemps ? On va se retrouver à nouveau sans corps ? »

Elle hocha négativement de la tête.

- Être touché par la grâce des Éternels a un coût, et le vôtre est de changer d'enveloppe dès que la précédente se détériore.

« C'est définitif ? Ce sera ça nous "vie" désormais ? Devoir s'habituer à des apparences multiples et diverses ? »

- Réussissez votre mission, et les Éternels vous remercieront.

Je n'étais guère convaincue par cette affirmation. Si leur remerciement était à double tranchant, je préférais m'abstenir ...

« Que doit-on faire ? Qu'attendent-ils de nous ? »

- Ils estiment qu'il n'y a que vous, et votre duo insolite, pour parler en leur nom, et être leur bras gauche armé sur Anthae. Les portails démoniaques ont beau avoir disparus, l'influence de la noirceur de leur Sœur agit encore bel et bien. Mais vous ne pourrez rien sans magie. Il vous faut la rétablir.

Sentir Janelle contre moi avait quelque chose d'étrangement réconfortant, même si c'était un mec, je voyais plus son âme que le corps lui même en cette instant et dans mes malheurs du moment, sa présence m’apaisait grandement. Ma respiration s’apaisait alors que je m'étais blotti un peu plus contre elle, ferment les yeux en tentant petit à petit de reprendre le Control de moi même. Décidément le grand Vesta n'était plus ce qu'il était en ce moment..

Voilà que maintenant c'est elle qui veillait sur moi, ces mots avaient réussi à m'arracher un mince sourire, mais tout au fond je savais que tout ça pué à un point pas permis, j'étais en sursis d'une manière ou d'une autre. C'était si cruel, j'étais à peine arrivé et je risquais de déjà repartir et être séparé de Janelle. Putain d’Éternel!

J'avais fait des yeux rond de surprise en voyant la demoiselle faire, ouvrant la bouche pour protester, mais finalement s'était pas si mal que ça, même en vérité plutôt...confortable. Même si à l’origine c'était mon rôle de porter dans mes bras les belles femme en détresse
Une fois posé, je m'étais allongé, c'est ainsi qu'une conversation entre la petite et Janelle eu lieu et ça n'avait rien arrangé .

Au contraire la boule d'angoisse avait pris de plus en plus de place en creux de mon ventre, c'était un cauchemars, un foutage de gueule sans nom, en plus de ne pas avoir un corps propre, maintenant nous étions des morts en sursis ? Tel des parasites aller de corps en corps ? Cette pensée m'horrifié au plus au point. Oui j'étais un voleur mais je n'avais toujours voler que des objets! a des pourri de nombre qui plus était! Et là maintenant...

- Parler en leurs nom ? La blague...je les ai toujours haï avec leurs air supérieur...

C'était un venin froid,glacé qui sortait de mes lèvres alors que j'avais lentement tourné ma tête vers la petite.

- On en a déjà bavé la dernière fois...plus que de raison et notre récompense à était de crever comme des merdes! De voir ma meilleur amies disparaitres sous mes yeux! lentement pour faire durer le plaisir...et maintenant ça...

J'avais tachais alors de me relevé péniblement, ma vision se troublant, ayant une voie de plus en plus haineuse.

- Tu les prêche comme si c'était des sauveur...mais n'oublions que cette fichu guerre à démarrer à cause d'eux! Moi j'ai rien demandé et ça a donné quoi ? Je suis devenu un héro ?! la bonne blague..à quel prix.

J'avais finallement trébuché, peinant à respiré, glissant dos à la paroi.

- Et maintenant pour survivre et espérer avoir enfin à une vie normal, on va devoir vampiriser des corps tel une vulgaire charogne... J'enmerde les éternels tient!

Je savais que c'est la colère qui parlait, qu'on fond j'allais encore une fois aidé, combattre ce qui menacé ce monde et que finalement j'allais faire ce qu'il fait, mais cette fois si, j'avais besoin de dire ce que j'avais sur le coeur.

Il m'était inutile d'exprimer toute ma frustration, ma peur et ma colère auprès de Marsali, Vesta venait d'y arriver à la perfection, et comme toujours, il visait juste pour formulation avec ses propres mots les idées qui me passaient par la tête.

Évidemment, notre situation n'était pas enviable, et encore une fois, j'en revenais toujours à cette même question : pourquoi nous ? Je n'avais pas vraiment compris comment, en fuyant les autorités de l'époque sur Yleria suite à l'assassinat de notre mécène, Vesta et moi nous nous étions retrouvés mêlés à ces histoires d'Éternels, de magie et de sauvetage du monde. C'est à n'y rien comprendre. Mais puisque nous en étions rendus là, et qu'il semblait bien que nous étions incapables de nous soustraire à la volonté des Éternels, autant leur obéir sagement : que nous arriverait-il si nous refusions ? Mourir ? Très peu pour moi ...

« Ils nous récompenseront, dis-tu ... Pourra-t-on retrouver nos corps d'origine ? Auront-ils ce pouvoir ? »

Marsali laissa planer un silence que j'interprétais de suite comme négatif. Je lui parlais comme si elle était l'une des leurs, alors que finalement, elle se retrouvait probablement à la position de simple porte-parole sur terre.

- Leurs voies sont impénétrables mais il existe des magies dans ce monde qui sont capables d'annuler tout ce qui a été fait avant un instant T. Si vous réussissez à rétablir la magie, une telle magie pourra être utilisée. Toute cette vague de noirceur, l'impact qu'elle a eue sur Anthae, ces années perdues, vos corps. Tout cela sera annulé. Tout reviendra au jour où les ténèbres ont commencé à se réveiller.

A mon tour, je restais pantoise. Il y avait une chance ! Une chance infime de retrouver nos corps. Mais, cela demandait réflexion. Un retour en arrière. Si on rétablissait ce qu'Ils demandaient, on nous offrait un retour en arrière. Parfait sur le papier, mais quand exactement les Ténèbres ont commencé à s'éveiller, au juste ? On parlait de plusieurs années dans ce bas-monde ... des liens avaient été tissés. Et si nous étions incapables de nous en rappeler ?

Comme le silence planait depuis trop longtemps, et que je sentais Vesta dubitatif, je poursuivais mon interrogatoire.

« Parfait. Alors dis-nous, comment exactement les Éternels s'attendent à ce que nous rétablissions la magie sur Anthae ? Comment s'y prend-on, et par où on commence ? Tu es là pour nous guider, non ? »

- Ne perdez pas votre temps à régler les maux de ce monde, surtout s'il est effacé à votre réussite. Je pense qu'un premier contact avec la reine Ysabel, de Romic, devrait vous mettre sur une bonne piste.

Romic, hein ? Eh bien déjà, il nous faudra une carte ... je n'avais pas la moindre foutue idée de la localisation de où nous étions par rapport à ce royaume de Romic. Cependant, un autre point me chiffonnait.

« Cette mission divine risque de prendre du temps si nous devons à la fois la réussir, et à la fois rechercher le prochain corps susceptible de nous accueillir ... quelle perte de temps incroyable ! N'y a-t-il pas moyen de faire cela automatiquement ? »

Marsali esquissa un sourire et me tendit un objet, d'où j'ignorais totalement la provenance : elle était en sous-vêtement, par tous les Éternels !!

- Prenez-ceci. C'est un cristal de transfert. En touchant un corps avec, vous serez capable d'en prendre le contrôle. Vous pourrez ainsi choisir vous-même les enveloppes que vous voulez. Choisissez cependant sagement. Certaines sont plus gardées par leurs âmes que d'autres. Parfois, il est possible qu'elles vous rejettent de suite.

Spoiler:

Je me saisis du précieux, l'observant sous toutes les coutures, appréciant et admirant ces couleurs chatoyantes qui s'en dégageaient. Le temps de lever les yeux, Marsali était en train de s'égrainer littéralement et de se volatiliser dans les airs. Je tendais la main vivement vers elle, mais elle n'était déjà plus là.

« C'est ... c'est une blague, j'espère ?! » pestai-je. « Tout ça pour qu'elle s'en aille ?! Aaah la belle arnaque ! Mais enfin, au moins, on sait où on doit aller, et ce qu'on doit faire. Crois-tu pouvoir tenir jusqu'au matin ? Je pense que plus vite nous nous rendrons en ville acheter une carte et faire en sorte que tu changes de corps, plus vite notre voyage vers Romic débutera. »

Parlait ainsi m'avait fait grand bien mais comme à son habitude, elle m'avait ignoré encore une fois, répondant simplement aux interrogation de Janelle, mais à force je n'en avais plus grand chose à faire. Qu'elle est un lien avec les éternels de prés ne m'aurais pas étonné car comme eux elle avait la mani de s'adresser qu'a ceux que ça leurs plaisait.

Malgré tout il y avait y des informations bonnes à prendre dans ce qui avait été dit, même s'il fallait rester prudent. qui disait que ce n'était pas encore une entourloupe de leurs part, elle qui disait au début que ce n'était pas possible dans tout les cas.

j'étais resté silencieux un moment après la disparation de la gamine, regardant la pierre avec hésitation tout en me disant que nous étions embarqués encore dans un magnifique pétrin.

- Plus le temps passe plus je me dit que tout ça est orquestré de A à Z , elle voulait non rencontré et elle savait comment tout ça allé tourné, sinon pourquoi ne s'est elle pas enfuit bien avant comme elle l'a fait là ?

Au moins j'étais capable de me relever maintenant, me sentant un peu mieux.

- Mais je me demande quand même qui voulait la chopper et pourquoi. Même si ce chapitre en soit est "clos". Il va falloir rester attentif et prudent. Ce fameux commendataire pourrai nous tomber dessus. Peut être que son but est de nous mettre des battons dans les roues.

J'avais alors pris positions dans le dos de Janelle, le siens contre le mien ,profitant de son contact.

- Je pense pouvoir tenir, j'ai le sentiment que j'ai juste eu la crise qui annonce le reste, mais je devrais avoir un bon moment devant moi... En tout cas c'est bon de me retrouver avec toi à nouveau...rien que nous deux face au monde.

J'étais heureuse de voir que Vesta partageait également ce sentiment de manipulation. Il était vrai qu'en état, c'était à se demander pourquoi nous avions du nous préoccuper de son cas sur le bâteau, si elle pouvait se volatiliser dès qu'elle le voulait. Enfin, sans doute savait-elle qu'elle nous rencontrerait tous les deux, avec ce genre de personne aux pouvoirs mystiques, je n'étais même plus surprise ...

Ah. Oui. C'est vrai. Quelqu'un avait commandité à Ferwel la capture et la livraison de Marsali. Quelqu'un d'autre était au courant de sa valeur. Et que ce soit le capitaine pirate ou son patron, il ne faudrait pas garder de vue que nous allions possiblement être suivis, voire pourchassés pour nous extraire des informations sur elle. Tout était possible.

Interrompant mes pensées, Vesta se colla à moi, dans mon dos et me tint des propos qui me firent sourire de par leur caractère inédit. Le Vesta habituel n'était pas si ouvert. Peste cela devait être d'être coincé dans le corps d'une femme aux hormones en folie et à la sensibilité accrue.

« Allons, qu'est-ce que tu m'dis là ? La fièvre te monte encore à la tête ma parole ? Tu ferais mieux de manger pour prendre des forces, pour demain. »

J'avais ris à sa remarque , continuant de profiter de ce contact qui était étrange pour moi, pourquoi j'avais autant envie d'être proche d'elle ? mais c'était réconfortant ,apaisant d'être là ainsi.

- Peut être , attention je risque de te faire un bisous dans ma folie!

Je m'étais forcé à me lever alors que j'aurais bien profité pendant un moment, restant dos à elle pour lui parler, ne voulant pas montrer mon visage, parlant sérieusement cette fois.

-Ou peut être que je réalise simplement que j'ai failli vraiment te perdre, sans jamais rien te montrer que je suis heureux de t'avoir dans ma vie...

Pensif, je m'étais abaissé ,prenant à manger ,tout en continuant de m'exprimer avec une certain douceur dans la voie.

- Au départ j'ai souvent râler de m'obliger à avoir une compagnie dans les pattes, mais en vérité sans toi je n'aurais jamais réussi à faire fasse, tu m'as toujours soutenu et en réponse j'ai toujours fait le fanfaron ,le mec qui s'en fiché "sans sentiment", mais en vérité t'es la meilleur chose qui...

C'est alors que dans mon esprit des lettres s'était mises à clignoter dans mon esprit comme des lucioles en pleine nuit. "Alerte trop fleur rose!". Je n'avais donc pas fini ma phrase et avait fini de me servir avant de me lever et de dire.

-Tu as raison le choc a du beaucoup me chambouler. Où est passé le grand Vesta hein ?



J'avais fini par prend place contre un mur, finissant de parler sur ton se voulant léger, mangeant un bout.

Je haussais les yeux vers le plafond de la grotte à la plaisanterie de Vesta. Toujours de l’esbroufe, mais jamais rien d'extrêmement sérieux. Après quoi ... il me perturba davantage, au point d'en écarquiller les yeux. J'avais bien du mal à cerner si c'était encore une de ses blagues, ou s'il était sérieux ...

Ce n'était pas la première fois qu'il lançait ce sujet, ou en tout cas, mentionnait avoir eu peur, et cru me perdre. Pour être honnête, je ne voyais pas vraiment de quoi il parlait, je ne me rappelais même pas avoir abattu le dernier démon ... Il s'arrêta sur ce qui semblait être une confession avant de se lever et de s'éloigner, tâchant de faire semblant qu'il allait bien, alors que clairement, d'une façon ou d'une autre, j'avais blessé son ego.

D'un sourire, je lui lançais :

« On en vécu des choses, pas vrai ? Une mission à la con sur Yleria ... pourchassés pour un crime qu'on n'a pas commis ... en fuite sur le Grand Continent ... une babiole qui sauve le monde à récupérer ... des démons à dézinguer ... avec tout ça, je t'avoue que je n'ai jamais pris le temps de m'interroger sur mes émotions. J'imagine que tu as eu beaucoup plus le temps d'y réfléchir dernièrement. »

Les mots prononcés par Janelle m'avait peu à peu redonné le sourire alors que je mangeais, repensant à chaque moments passé avec elle. Même s'il y avait eu de belles galères, pas mal de bon moment resté inoubliables comme cette fameuse cuite ou encore nos nuits au coin du feu ou même quand nous fêtions nos victoires face aux démons.

- C'est vrai qu'on a passé de bons moment oui ,j'avoue avoir fait pas mal le guignols aussi avec toi ,toujours a faire le pitre, mais ça te fessait souvent sourire alors je continuais, même si enfin de compte tu étais plus exaspéré qu'autre chose* rit* En tout cas oui il on a vécu des choses sympa et j'ai l'intention que ça continue.

Puis mon sourire empli de joie s'était alors attristé peu à peu, posant mon assiette sur le coté.

- J'ai eu le temps oui...beaucoup de temps et moi qui de base aimé la solitude...Depuis un temps me suis rendu compte du contraire. J'ai remarqué aussi que j'ai perdu mes marques, ce monde semble bien différent maintenant. Avant je n'étais qu'un petit voleur qui me la joué et maintenant je suis une légende...qui l'eut cru.

Nous ressassions les événements antérieurs, complètement emportés par notre nostalgie, de mélancoliques sourires à nos lèvres. Vesta m'avoua bien volontiers que la raison principale pour laquelle il poursuivait ses pitreries, c'était uniquement dans le but de me faire sourire, et pour une raison qui m'échappa, cela me toucha.

Il était vrai que l'Anthae d'aujourd'hui n'avait plus rien à voir avec l'Anthae d'autrefois. Jamais il ne me serait venu à l'esprit d'imaginer qu'une ile aussi tranquille que Neton puisse désormais ressembler à un repaire gigantesque de bandits. Jamais je n'aurais imaginé tomber sur une bande de pirates, en pleine mer de Saphir. Et jamais je n'aurais imaginé de telles conséquences suite à l'apparition des portails démoniaques. Quel destin funeste les Éternels avaient réservés à leur création ?

Soupirant et m'étirant le dos, je me relevais et dérouilla mes omoplates.

« Allez, prends du repos, je vais aller terminer les tours de garde. Je dormirai la nuit prochaine. A l'aube, je te réveillerai et nous irons en ville te choisir un super homme bien bâti et sévèrement burné ! » lui lançai-je, tout sourire, appuyant d'un clin d’œil entendu. « Il serait dommage que la légende que tu es, n'ait pas de quoi combler ces dames... »


La nuit de ma ronde, du moins ce qu'il en restait, se déroula comme un charme. Vraiment rien à relever, ni à s'inquiéter. Quelques bruissements de branche m'avaient alertée mais ce n'était rien de plus qu'un couple d'oiseaux s'ébattant furieusement. Je ne m'étais pas beaucoup éloignée, je préférais garder un œil sur Vesta, et pouvoir accourir au plus vite si son sommeil se voyait être troublé par une fièvre nouvelle ou un nouvel épisode des symptômes indiquant l'éphémérité de son état.

Les yeux presque croisés de fatigue et le ventre criant famine, je revins vers la frotte pour réveiller mon ami.

« Bonjour, belle princesse endormie ! » chantonnai-je en arrivant.

J'avais fini de manger avec appétit, même si ça se sentais que ce n'était pas moi qui n'avais pas préparé, mais la véritable saveur venait tout simplement du moment passé avec Janelle, comme à la bonne époque ,ça me faisait un bien fou! La remarque de Janelle m'avait fait d’ailleurs beaucoup rire même si elle était sujet à étude et approfondissement.

- Ça je suis d'accord. Avoir rien entre les jambe est une vrai plaie! Rien que pour pisser...c'est mieux d'avoir un tuyau, un arbre et hop le tour est joué ! Mais...plus sérieusement ce n'est pas une mauvaise expérience, ça m'a permis de mieux comprendre certaines choses...te comprendre aussi peut être. Ça va me faire bizarre de piquer le corps d'un autre quand même...tient ça serait drôle que je pique le corps de cet enflure de capitaine... Enfin nous verrons ça demain ! Et promis demain soir c'est moi qui veille sur toi.

Après lui avoir fait un dernier sourire, je m'étais allongé, il m'avait fallu peu de temps pour m'endormir, un bon sommeil réparateur, sans crise. Durant la nuit j'avais fait un rêve étrange , mais impossible de m'en souvenir au réveil, à part un ressenti étrange à un certain endroit d'ou je ne citerais pas le nom.

Janelle m'avait donc reveillé alors que je dormais en position de l'étoile, les cheveux en bataille au dessus de la tête, ronflant paisiblement. Je m'étais finalement étiré dans un grognement avant de lui offrir un grand sourire.

- Princesse... Si on m'avait dit que tu m’appellerais ainsi un jour...

Puis je m’étais levé, allant un bisous sur la joue, avant de me mettre à nous préparer un petit déjeuné.

- Bonjour beau gosse*sourit amusé* la nuit n'a pas été trop moche? J'ai fait un rêve étrange mais pas moyen de m'en souvenir.... Enfin bref, on mange un bout et on y va, avant que ce que tu sais..recommence. Et toi tu vas bien , rien d'étrange?

« Non, une nuit ma foi fort calme. Et c'est tant mieux ! »

Je ramassais ses vêtements désormais secs et les lui lançais.

« Justement, je pensais que nous aurions pu sauter le petit déjeuner. Déjà, parce que je n'ai pas envie d'attendre plus longtemps en te sachant si mal, et ensuite, parce que plus nous tardons à nous rendre à nouveau en ville, plus nous nous exposons au danger. Rien ne dit que le capitaine Ferwel a appareillé. Tenace qu'il est, il a sans doute envoyé ses hommes sillonner le port. Alors, il nous faudra être extrêmement prudents. Plus vite on change de corps, plus vite on décampe. »

Je ne lui laissais pas vraiment le choix, il pouvait prendre tous les airs boudeurs que je lui connaissais bien - et spécialement quand son ventre n'était pas satisfait - je n'en démordrai pas aussi, je rassemblais mes affaires et jetait le récipient d'eau que nous avions rempli la veille sur le feu pour l'éteindre.

Après quoi, je pris la route vers la ville portuaire, en prenant bien soin de me faire la plus discrète possible. C'était un véritable calvaire, d'ailleurs, d'essayer de marcher à pas de loup avec un corps aussi imposant. Grands Éternels que j'avais hâte, moi aussi, de me retrouver à nouveau dans un corps de femme ...
Je me demandais, même, sur quel genre j'allais tomber. Le plus simple pour avoir l'embarras du choix, était de viser une taverne, bien qu'à cette heure, les établissements risquaient d'être déserts. Peut-être en s'enfonçant dans le quartier commerçant, on aurait plus de chances. Mais d'abord, il fallait m'assurer que Ferwel et ses sbires ne draguaient pas toute la ville à notre recherche.

Nous retrouvâmes rapidement la route qui menait au port, et nous nous faufilions telles des ombres. Intérieurement, je priais pour que Vesta ne fasse pas une nouvelle crise et nous fasse repérer. En douce, nous nous glissions jusqu'à la première taverne sur notre route, et je me dévouais pour aller jeter un œil par la fenêtre aux volets ouverts. A part le tenancier et quelques clients ivres endormis au comptoir, effectivement c'était bien vide. Nous n'allions pas avoir le choix, il faudrait brasser les rues.

D'un coup de menton, j'indiquais à Vesta de prendre ma suite et je pénétrais dans une ruelle étroite et très sombre, nous enfonçant dans le quartier. Je ne savais absolument pas où j'allais, mais j'avais un bon sens de l'orientation, alors nous allions pouvoir rebrousser chemin sans problème.
Après plusieurs longues minutes, j'entendis du bruit. Me collant contre un mur proche, je forçais Vesta à faire de même. Je vérifiais rapidement derrière nous si nous n'avions pas été repérés par les hommes de Ferwel mais nous étions bien seuls, à mon grand soulagement. Je tendis alors l'oreille pour comprendre la nature de ce que nous entendions et réalisa alors qu'il s'agissait d'ébats. Probablement une fille de joie en plein travail.

Pour m'en assurer, je penchais discrètement ma tête par-delà le mur et observa discrètement avant de reprendre position. C'était bien cela. Je me penchais alors vers Vesta, lui murmurant.

« Un bougre qui se donne du plaisir avec une prostituée. »

J'extirpai alors le présent de Marsali de mon sac - que j'avais fauché à mon compagnon - et le prévint.

« Je n'ai pas trop envie de prendre le risque que cela ne fonctionne pas avec toi lorsque tu en ressentiras le plus besoin, alors que je vais y aller en premier. Si c'est un échec nous serons vite fixés, et c'est une bonne occasion pour tester ce mécanisme. »

Un cri guttural masculin nous indiqua que la copulation rémunérée était terminée, et nous pûmes entendre quelques pièces être jetées au sol, dans un bruit de bouclage de ceinture. Je me penchais de nouveau pour observer la jeune fille. Elle était passablement jeune, et pas trop laide. Plutôt fine, ça serait un avantage si je voulais gagner en vivacité.
Les consignes étaient simples, selon Marsali. Il suffisait de toucher la peau de la cible avec ce cristal, et le transfert se faisait automatiquement.

Désolée cocotte, mais ton corps sera à moi ... et vu ton activité, c'est peut-être pas si mal de t'offrir quelques vacances ...

Avec toute la discrétion que je pus, je me glissais dans la rue, et me dirigeais vers la demoiselle. Elle était partie dans l'autre sens, elle me tournait donc le dos et c'était tant mieux. Mais très vite, elle entendit mes pas, et se tourna, toute effrayée, vers moi.
Pour ne pas éveiller les soupçons, je levais les paumes de mes mains vers elle pour lui indiquer que je ne lui voulais aucun mal.

« Doucement ma belle, tout va bien, je ne vais pas te faire de mal. »

Je pris un faciès faussement innocent.

« Je crois m'être perdu dans le quartier, je ne suis pas d'ici. Tu pourrais me guider jusqu'à la rue principale, que je retrouve mon chemin, ma colombe ? »

Pour la peine, je lui offris un sourire que je voulais ravageur. Après tout, d'après Vesta, je n'étais pas si mal loti, et de ce que j'avais pu voir dans le miroir, j'étais du même avis.
La jeune fille se méfia, tout d'abord, la vie dans la rue lui avait sans doute appris à ne pas mettre sa confiance en n'importe qui, mais elle finit par glousser, et me sourit.

- Oui, oui ... par ici !
« Merci ma belle, tu es bien aimable ! »

Je m'approchais et lui saisit le bras tout en le lui touchant avec le cristal. Je me senti alors très mal, comme tirée en avant. Et de ce que je me souvins alors c'était d'ouvrir les yeux sur le corps inerte du séduisant capitaine Edwin de Réovald, juste devant moi.

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